Lancé en janvier 2017, le projet régional VIH et handicap arrive à échéance le 31 décembre 2019. Ce jeudi 14 novembre 2019, la plateforme chargée de la mise en œuvre dudit projet, a tenu sa deuxième rencontre semestrielle de l’année, à Ouagadougou. Il s’agissait de partager les leçons apprises durant trois années d’exécution du projet et de définir une stratégie pour la pérennisation des acquis engrangés.
Contribuer à la réduction des nouvelles infections dans le groupe des personnes handicapées en soutenant la promotion des droits humains, en s’attaquant aux obstacles juridiques et en améliorant leur accès aux services de prévention et de soutien relatifs au VIH dans six pays que sont le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Sénégal, la Guinée-Bissau et le Cap-Vert. Cela, via un plaidoyer national et régional. C’est l’ambition affichée du projet VIH et handicap financé par le Fonds Mondial et mise en œuvre par l’ONG Humanité & inclusion (HI), récipiendaire principal et la Fédération ouest africaine des organisations des personnes Handicapées (FOAPH) qui est sous récipiendaire.
Au Burkina, à la faveur de l’exécution du présent projet, les acteurs du plaidoyer VIH et handicap se sont mobilisés au sein d’une plateforme, en vue de lever les obstacles d’accès à la santé des personnes handicapés et aux paquets de soins VIH.
La présente rencontre semestrielle de la plateforme, qui fait office de clôture du projet vise le partage des leçons apprises et la pérennité des acquis.
Chef du projet VIH et handicap à Humanité & inclusion, Caroline Traoré soutiendra que le projet a permis d’engranger des acquis de différents ordres. A ce titre, elle cite la prise en compte des personnes handicapées dans le Cadre stratégique national de lutte contre le VIH, le Sida et les IST et l’implication de la Fédération Burkinabé des associations de personnes handicapées FEBAH dans des instances de décision de lutte contre le VIH/SIDA sont d’importantes réussites de la plateforme.
Elle note également : la disponibilité et l’utilisation des données sur la vulnérabilité des personnes handicapées face au VIH comme source documentaire ; le renforcement des capacités des acteurs notamment la formation de 500 agents de santé sur les offres de services de santé inclusive, la mise à disposition d’un guide d’orientation des agents de santé sur l’inclusion dans les offres de services de santé, la collecte de données sur les personnes handicapées au niveau de quatre structures de prise en charge des PVVIH et la sensibilisation de 27 hommes de médias sur la problématique.
Au titre des acquis, figure également le renforcement des systèmes communautaires. Sur ce point, la chef du projet VIH relève entre autres, la création de partenariats clés par la plateforme nationale pour influencer l’adoption de politiques inclusives et le renforcement de la collaboration entre le SP/CNLS-IST et les personnes handicapées.
Evoquant la suppression des obstacles d’accès à la santé, Caroline Traoré note l’analyse des gaps juridiques pour l’accès juste et équitable à la santé, l’engagement financier pour le dépistage ciblée des personnes handicapées. « Quand on regarde d’où nous sommes partis, nous apprécions positivement ces résultats. Ces acquis nous permettent d’améliorer la situation des personnes handicapées notamment avec le ministère de la santé, celui des droits humains et de l’économie », s’est réjoui le président de la Fédération burkinabè des associations pour la promotion des personnes handicapées (FEBAH), Issa Palenfo, par ailleurs coordonnateur de la plateforme VIH et handicap.
Puis de poursuivre : « Grâce aux actions de plaidoyer, le Centre national de lutte contre le Sida a fini par prendre les personnes handicapées comme une cible prioritaire dans les réponses au VIH. Nous disposons maintenant de données qui sont d’ailleurs pris en compte par le ministère de la santé et le Système national d’information sanitaire ; dans tous les départements ministériels, on parle des personnes handicapées, chacun sait qu’une convention a été ratifiée par le Burkina Faso et qu’il faut la mettre en application ».
Le contexte actuel de la lutte contre le VIH se caractérise par une prise conscience des acteurs clés sur la nécessité de l’inclusion de la problématique du handicap dans leurs interventions. Cependant le besoin de renforcement des capacités opérationnelles à conduire l’inclusion reste un défi à relever.
Au-delà de ces acquis, les 25 acteurs de la plateforme VIH et handicap notamment la FEBAH et le Réseau national pour une grande implication des personnes infectées par le VIH/Sida au Burkina Faso (REGIPIV-BF), ne comptent pas en rester là. Leur nouvelle mission sera de pérenniser les acquis du projet en relevant un certain nombre de défis. Il s’agit entre autres d’accompagner la mise en œuvre de la feuille de route inclusion dans le secteur de la santé, la prise en compte du FEBAH et du REGIPIV-BF comme bénéficiaires du Fonds mondial et l’adhésion de la FEBAH comme membre du Conseil national de lutte contre le Sida.
Lefaso.net