L’Ong handicap international a organisé, à Dakar, un panel de restitution de l’étude sur la convention relative aux droits des personnes handicapées et leur prise en charge dans les politiques et stratégies de lutte contre le Vih. Une occasion pour le président de la Fédération sénégalaise des associations des personnes handicapées (Fsaph), Yatma Fall, de plaider pour la tenue d’un Conseil présidentiel sur cette couche vulnérable, afin de changer leur situation sociale.
Lors des interventions, l’accès aux soins, services sociaux de base, aux structures… infrastructures, entre autres, a été soulevé par nombre de participants. Yatma Fall a plaidé pour à la tenue d’un Conseil présidentiel sur la situation des personnes vivant avec handicap. D’après lui, cette rencontre permettra à tous les ministères sectoriels de prendre des engagements devant le président de la République pour une réelle amélioration de leur situation sociale, même s’il « ne soupçonne pas un manque de volonté ».
M. Fall a insisté sur l’utilité de l’appareillage orthopédique qui mérite d’être pris en charge, l’accès à l’emploi, la lutte contre le Vih. Il a révélé que le taux de prévalence du sida est plus élevé chez les personnes handicapées, 2 % contre une moyenne nationale de 0,7%. Il a également dénoncé la stigmatisation et les violences sexuelles à cause des pratiques et croyances malsaines dans nos sociétés. Selon M. Fall, le quota de recrutement dans la Fonction publique n’est pas respecté. Par ailleurs, « 70% des handicapés n’ont pas accès à la gratuité de la santé », a-t-il dit, invitant à la mise en place « de fonds d’appui pour les personnes handicapées afin de lutter contre la mendicité ». Il n’est pas d’avis qu’il faille faire une étude d’impact avant la mise en place de ces fonds.
Quant au député, président de la Commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains, Seydou Diouf, il a noté que « le Sénégal, à l’instar des autres pays, a ratifié, en 2009, la Convention internationale relative à la protection des personnes handicapées et la mise en place de la Loi d’orientation sociale 2010. Mais, il y a un écart important entre les préconisations et l’application des conventions ».
Alors que l’expert en planification, gestion et suivi-évaluation de projets, Moussa Boury Sall, a révélé que sur une population sénégalaise de 13.465.536 habitants, les 794.466 vivent avec un handicap. Mais, a précisé Khadimou Rassoul Talla, président d’handicap.sn, à ce jour, seules 35.000 cartes d’égalité des chances ont été confectionnées sur les 50.000 prévues par le chef de l’Etat.
De son côté, le Pr Oumar Ndoye, psychothérapeute et ancien député, a indiqué que la Loi du 26 mai 2010 votée par l’Assemblée nationale a été l’œuvre des personnes vivant avec un handicap. « Il y a des combats à mener en termes de plaidoyer et de stratégie », a confié l’ancien parlementaire, plaidant pour plus de protection de cette couche vulnérable.
Serigne Mansour Sy CISSE (Le soleil)