De nouveaux cas de malades atteints de lèpre ont été recensés notamment chez les enfants alors que le Sénégal avait depuis des années atteint le seuil d’élimination, a annoncé, mercredi à Sowane (Fatick), Khadissatou Gaye Alainchar, directrice de l’Action sociale au ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Le Sénégal est en deçà du seuil d’élimination fixé par l’OMS mais “on a vu de nouveaux cas qu’on retrouve notamment chez les enfants”, a-t-elle dit lors d’une recherche participative sur le village de reclassement social (VRS) de Sowane, dans le département de Fatick.
Les enquêtes se sont faites dans deux villages seulement (Koutal à Kaolack et Mbaling à Mbour) mais en même temps il y a des gens, hors de ses villages qui sont pris en charge par le Centre hospitalier de l’Ordre de Malte (CHOM) de Fann, a-t-elle précisé.
Selon Mme Alainchar, “si on dit que ce ne sont que les VRS, on va encore augmenter la stigmatisation et ce n’est pas ça le but. Et à Sowane, on parle d’un cas qui date de 3 ans déjà”.
Cette activité de deux jours de recherches initiée par l’association allemande de lutte contre la lèpre (DAHW) et le PNDL entre dans le cadre d’une série de visites qui a commencé depuis le mois passé.
“L’objectif c’est de pouvoir faire le point sur les réalisations que les différents partenaires ont eu à faire dans les villages mais aussi de recueillir les besoins des populations pour avoir une approche partenariale, consensuelle avec toutes les parties prenantes de la lèpre”, a-t-elle indiqué.
A en croire la directrice de l’Action sociale, “il y a des déterminants sociaux et des déterminants médicaux qui font que la lèpre peut recommencer”.
S’agissant des facteurs médicaux, a-t-elle expliqué, “on avait une mono thérapie c’est-à-dire que les anciens malades étaient traités par un seul médicament et avec le temps, ils peuvent être contagieux”.
A cela s’ajoute les nouvelles formes d’approche par rapport au traitement à savoir “la poly-chimiothérapie qui fait que 48 heures après [la prise], le malade n’est plus contagieux”, a souligné Khadissatou Gaye Alainchar.
Les autres aspects qui peuvent déclencher la maladie sont, du point de vue social, la promiscuité et la pauvreté. “C’est important de pouvoir avoir une vision sur les deux volets et amener les solutions adéquates permettant d’éradiquer la lèpre”, a indiqué Mme Alainchar.
La directrice de l’Action sociale a signalé que “le traitement est très bien maîtrisé et que si les cas sont détectés tôt, les gens qu’on traite n’ont même pas de séquelles”.
“Le fait que la lèpre soit éliminée jusqu’à un certain niveau a fait qu’on est moins vigilant. C’est le moment de reprendre la sensibilisation et la formation sur la lèpre”, a-t-elle fait remarquer.